Et si l’audio permettait aux médias professionnels de se réinventer ? Lorsqu’on parcourt les sites web des médias spécialisés – notamment économiques – on a une vague impression de déjà vu : une info reprise à partir du même communiqué de presse et qui donne une furieuse envie d’entendre une autre voix, de choisir d’autres angles. Bien sûr, les médias spécialisés ont des ressources limitées et ne peuvent pas concurrencer des plate-formes audio comme le désormais célèbre « Mur des podcasts » de Ouest France ou la page web dédiée du Télégramme, mais pourquoi ne pas s’en inspirer ?
Formats et compétences
La bonne idée : miser sur l’hybridation des contenus avec un mix « visuel / texte / audio », une façon de proposer une information enrichie sans passer par la quelquefois coûteuse case « vidéo ». Elle permet par exemple de proposer un entretien audio au long cours avec une personnalité marquante en complément de son interview écrite (forcément contrainte en termes de longueur), ou de donner un rendez-vous régulier pour un décryptage par un journaliste de la rédaction… avec l’intérêt « d’humaniser » et d événementialiser l’info. D’autant que l’audio reste un support assez simple (donc peu coûteux) à mettre en œuvre : un investissement léger en termes de matériel (2 micros pour entretien + enregistreur portable) et une formation de quelques jours pour un journaliste déjà rompu au digital. Le plus chronophage restant le montage audio, nécessaire pour donner du rythme à l’entretien.

Succès de l’article audio
Un recours au son qui a déjà séduit les médias traditionnels avec la montée en puissance de l’article audio, comme le note Cyrille Frank dans son « Debrief média » de juin 2021 : « c’est un moyen de toucher un public plus jeune sur des canaux qu’ils fréquentent (Spotify, Apple…). Ce format serait même beaucoup plus pratique que la lecture pour ce public, car il autorise le multi-tasking. Autre atout : l’engagement supérieur de l’audio qui est souvent écouté jusqu’au bout. Le taux moyen de complétion pour un article audio est de 90 %. »
Un aspect marketing à ne pas négliger
S’il contribue à diversifier les formats pour la rédaction (et sans doute à imaginer d’autres angles), l’audio a également un potentiel marketing à prendre en compte : c’est un format très « digital and social friendly » que l’on peut diffuser sur de nombreuses plate-formes d’écoute et promouvoir sur les réseaux sociaux. Les spécialistes de l’hébergement de podcast (comme Ausha) proposent d’ailleurs de nombreuses solutions comme des teasers auxquels on peut ajouter des sous-titres. Une viralité et une visibilité essentielles aujourd’hui à une marque média si elle veut se différencier dans le flux d’infos.